Créé par l'AFSE en 2015, l'objectif de ce blog est de permettre aux économistes d'avoir des échanges autour des grands thèmes actuels. L’AFSE n’entend donner aucune approbation ni improbation aux opinions émises dans les différentes notes : ces opinions doivent être considérées comme propres à leurs auteurs.

 

Carla Morvan - Post-doctorante en économie, Centre d’Economie de l’Environnement de Montpellier CEEM , Sonia Paty - Professeure à l’Université de Lyon 2

Les Journées de l’Économie (Jéco), organisées par la Fondation Innovation et Transitions, proposent aux citoyens de tous horizons des clés pour mieux comprendre le monde qui les entoure en échangeant sur une grande diversité de sujets d’actualité abordés avec un éclairage économique. La 17e édition des Jeco, dont le thème général est « Réparer, imaginer, rassembler », s’est déroulée du 5 au 7 novembre 2024, à Lyon et en ligne. À cette occasion, le site touteconomie.org propose une série de billets de blog rédigés par les intervenants de cette édition. Nous avons choisi de republier le billet de Carla Morvan et Sonia Paty, intitulé « La gestion des catastrophes naturelles : un défi pour les collectivités territoriales » et représentatif de la thématique retenue cette année.


Thierry Verdier - Professeur d'économie, chaire associée à l'École d'économie de Paris, École des Ponts ParisTech (ENPC)

En 2022, selon la Banque Mondiale, le revenu par habitant du Danemark est de 74 000 dollars (en termes de parité de pouvoir d’achat) alors que celui de la Sierra Leone s’établit à 1 900 dollars. Comment expliquer de telles différences de revenu entre les nations ? Comment aussi expliquer que même lorsque les pays les plus pauvres tendent à s’enrichir, ils ne rattrapent pas les plus prospères ? Le 14 octobre, le prix Nobel d’économie, remis par la Banque de Suède, a été décerné à Daron Acemoglu, Simon Johnson et James A. Robinson, pour leurs travaux sur ces questions fondamentales pour la discipline économique. Leurs apports, à la fois théoriques et empiriques, mettent en lumière qu’une explication importante est liée à la relation centrale entre institutions (droits de propriété, système juridique, systèmes politiques, gouvernance publique, etc..) et prospérité.


Léa Bou Sleiman - Assistant Professor at the National University of Singapore (Lee Kuan Yew School of Public Policy)

Lauréate d’une mention spéciale du prix de l’AFSE 2024 pour sa thèse intitulée "Essays in Urban and Environmental Economics" préparée et soutenue à l’École Polytechnique sous la direction conjointe de Benoît Schmutz et Patricia Crifo, Léa Bou Sleiman présente dans ce billet les résultats principaux d’un chapitre de sa thèse, consacré à la lutte contre la pollution de l’air à Paris, à travers la fermeture de la voie express « Georges Pompidou ». Elle montre que cette fermeture a certes réduit la pollution en centre-ville, mais au détriment de la périphérie, soulignant qu’il est difficile de concilier lutte contre la congestion des réseaux routiers et lutte contre la pollution.


Anne-Marie Rieu-Foucault - Économiste, Banque de France, Direction des Entreprises

Lors de la dernière crise financière, les banques centrales ont dû innover pour fournir de la liquidité au système bancaire. Beaucoup a été écrit sur les mesures non conventionnelles qui ont été mises en œuvre mais peu de travaux ont tenté de mettre en perspective la nécessité de ces mesures au regard des crises financières de la deuxième moitié du 19ème siècle aux États-Unis. Or, cette période de 1850 à 1913 a été très instructive sur les problèmes monétaires et financiers en lien avec les allocations de liquidité puisqu’elle a conduit à la création du système de réserves fédérales (FED). Certains problèmes de liquidité ont été résolus par la création du FED mais d’autres ont persisté jusqu’à la crise de 2007-2009 et ne sont toujours pas réglés. Ce billet discute ces points en reprenant l’analyse développée dans l’article intitulé « Quel impact sur la création du FED des problèmes de liquidité aux États-Unis de 1850 à 1913 », publié récemment dans la Revue d’Économie Politique.


Guglielmo Zappalà - Postdoctoral Researcher at UC Berkeley and a research fellow at IC Migrations

Lauréat du prix de thèse de l’AFSE 2024 pour sa thèse intitulée “Adaptation, Beliefs, and Impacts: Essays on the Economics of Climate”, préparée et soutenue à la Paris School of Economics sous la direction de Katrin Millock, Guglielmo Zappalà présente dans ce billet les résultats d'une étude microéconométrique sur les implications de l'estimation de l'impact des chocs météorologiques sur la production économique sectorielle en tenant compte des liens entre les entrées et les sorties dans un réseau de production mondial. Ses résultats montrent qu'il est important d'intégrer les liens commerciaux - les secteurs en aval, bien que non sensibles aux conditions météorologiques locales, subissent des pertes substantielles en raison des chocs thermiques en amont dans l'agriculture.


Maxime Bonelli - Assistant Professor of Finance at London Business School

Lauréat d’une mention spéciale du prix de l’AFSE 2024 pour sa thèse intitulée "Three essays on innovation and human capital in the investment management industry" préparée et soutenue à HEC Paris sous la direction d’Augustin Landier, Maxime Bonelli présente dans ce billet les résultats principaux d’un chapitre de sa thèse consacré au rôle des technologies de données dans l’allocation du capital des investisseurs en capital-risque.


Raphaël Chiappini - Maître de conférences, Bordeaux School of Economics , Dominique Torre - Professeur émérite, Université de Nice, GREDEG , Elise Tosi - Professeur associé, SKEMA Business School

On a beaucoup écrit sur le rôle des experts internationaux en matière de diffusion des principes de politique monétaire pendant la période classique de l’étalon or et l’entre-deux guerres. La littérature est plus discrète sur leurs mauvais choix et leurs échecs, cependant nombreux dès que les effets de discipline du régime de convertibilité externe n’ont plus pu réguler à partir de 1929 les économies en récession. La mission de la Banque de France en Roumanie entre 1929 et 1931 illustre les limites de leur efficacité et interroge le bien-fondé de leurs méthodes. Ce billet reprend les analyses de l’article intitulé « The Little Paris and the New Berlin: The French Money Doctors’ Unsuccessful Mission in Romania, 1929-1933», publié récemment dans la Revue d’économie politique.


Cristina Jude - Macro-économiste, Service des Études Macroéconomiques et des Synthèses Internationales (DGEI DECI SEMSI), Banque de France , Grégory Levieuge - Économiste chercheur à la DEMFI-RECFIN, Banque de France

La Fed et la BCE ont relevé leurs taux d’intérêt directeurs en 2022-2023, à un rythme sans précédent. La transmission du resserrement monétaire aux conditions de financement a été similaire dans la zone euro et aux États-Unis, et comparable aux cycles précédents : près de 95 % de la transmission serait accomplie dans les 12 mois suivants la hausse des taux. Néanmoins, la transmission des conditions de financement à l’inflation s’opère moyennant des délais plus longs et plus variables. 


Laurent Soulat - Chargé d’études au sein de la Direction des politiques sociales de la Caisse des Dépôts

Les travaux de recherche sur des mesures de bien-être social et du bonheur de populations se sont multipliés au cours de ces dernières années. Dans la plupart des pays développés, ces préoccupations s’inscrivent depuis trois décennies dans un contexte de vieillissement de la population et de réformes des systèmes de retraite visant à allonger la durée d’activité. Une étude publiée dans le numéro 42 de Questions Politiques Sociales – Les études de la Caisse des dépôts vise à apporter un éclairage sur le bien-être des Français et plus particulièrement de leur bien-être ressenti lors du passage à la retraite. Pour cela, elle mobilise les données des vagues 2014 et 2020 de l’enquête Pat€r (PATrimoine et préférences vis-à-vis du TEmps et du Risque). Ce billet reprend les principaux résultats de l’article publié.


Abdelhakim Hammoudi - Directeur de Recherches à L’université Paris Saclay, INRAE, PSAE , Mohammed Said Radjef , Maria-Angela Perito , Lamia Meziani

Environ un quart de la production alimentaire mondiale est perdue, avec 25 % à 50 % de nourriture jetée tout au long de la chaîne d'approvisionnement. Or il existe un lien entre pertes alimentaires et disponibilité de l’offre d’une part, et capacité des systèmes alimentaires à assurer la sécurité alimentaire mondiale d’autre part. Ces constats confortent l’urgence à concevoir des politiques concrètes de lutte contre les pertes alimentaires post-récoltes. Dans ce billet qui reprend les principaux résultats d’un article publié dans la Revue d’économie politique, nous proposons une politique de Standard Logistique Minimum qui vise à limiter les sous-investissements logistiques le long de la chaîne de production et distribution, dont nous évaluons l’efficacité non seulement dans la réduction des pertes alimentaires, mais également par rapport aux effets collatéraux en termes de prix, d’offre et d’exclusion des producteurs.