Créé par l'AFSE en 2015, l'objectif de ce blog est de permettre aux économistes d'avoir des échanges autour des grands thèmes actuels. L’AFSE n’entend donner aucune approbation ni improbation aux opinions émises dans les différentes notes : ces opinions doivent être considérées comme propres à leurs auteurs.

 

Laurent Ferrara - Professeur d’économie, Skema Business School, Chairman du CDCEF , Valérie Mignon - Professeur, Université Paris Nanterre, EconomiX-CNRS et CEPII

Créé en octobre 2020 par l’Association Française de Science Économique, le Comité de Datation des Cycles de l’Economie Française (CDCEF) a pour objectif d’identifier les points de retournement du cycle des affaires économiques (business cycle ou encore cycle classique) pour l’économie française et d’établir une chronologie historique, maintenue à jour. Ce billet se propose de rendre compte des origines, de la mise en œuvre et des avancées récentes du projet.


Johanna Deperi - Docteure en sciences économiques , Ludovic Dibiaggio - Professeur d’économie à Skema Business School , Mohamed Keita - Ingénieur d’études à Skema Business School , Lionel Nesta - Université Côte d’Azur CNRS-GREDEG, OFCE Sciences Po, SKEMA Business School

Perçue comme la promesse de machines « intelligentes », l’intelligence artificielle (IA) est annoncée comme la source de bouleversements industriels à la mesure des révolutions majeures du 20ème siècle. Ces enjeux justifient la multiplicité des politiques nationales et l’ampleur des investissements des principaux acteurs de l’IA. A la suite des Etats-Unis, l’ensemble des pays industrialisés et certains pays émergents, ainsi que les géants industriels se sont lancés dans des stratégies offensives annonçant des plans d’investissements considérables. En nous appuyant sur PATSTAT, la base de données unique et exhaustive en matière de brevets, nous présentons ici deux singularités de la France, tirées d’un Policy brief publié sur le site de l’OFCE.


Gabrielle M. Sagot - Chercheuse invitée à l’Université de Stockholm, élève à l’Ecole polytechnique

Une étude inédite sur les inventaires de thèses de doctorat en France met en évidence la sous-représentation persistante des femmes au sein de la recherche en économie depuis la fin des années 1980. Bien qu’il y ait eu une première dynamique de réduction des inégalités au tournant des années 1990-2000, la part de doctorantes en économie stagne autour de 35% depuis une vingtaine d’années et celle des directrices de thèse autour de 25 %. Même si le paysage de la direction de thèse évolue, les tendances récentes restent en faveur des hommes : le modèle dominant à un unique directeur se transforme en un mode dominant de co-direction dans lequel il y a systématiquement un homme. Cette surreprésentation des hommes transcende notamment les clivages orthodoxes et hétérodoxes.


Calum Robertson - La Rochelle Université, NUDD , Sylvain Dejean - La Rochelle Université, NUDD , Raphaël Suire - Nantes Université, LEMNA

Le développement des plateformes de mise en relation des propriétaires de logement avec des visiteurs de passage dont Airbnb est un exemple emblématique, a entraîné de vives controverses pour les villes les plus touristiques. Les autorités locales cherchent à réguler l’offre, afin de limiter des externalités négatives (spéculation, éviction des populations résidentes, nuisances sonores, etc). Dans ce billet, nous montrons comment la régulation de l’offre Airbnb dans l’agglomération bordelaise a réduit l’offre de nuitées, particulièrement dans les quartiers centraux, avec des effets indirects non désirés ayant découragé les offreurs qui pourtant respectent les règles et l’esprit de l’économie collaborative.


Laurence Scialom - Professeure, Université Paris Nanterre, EconomiX

Silvergate, SVB, Crédit suisse… les mouvements de retraits massifs de dépôts dans des banques américaines et dans une banque suisse ont remis au-devant de la scène la fragilité des institutions bancaires en période de remontée des taux d’intérêt. Dans ce billet, nous revenons sur les origines des crises bancaires récentes et sur leur mode de résolution. Nous montrons que les leçons de la crise bancaire de 2008 ont été en partie oubliées et que les mécanismes de renflouement adoptés sont une entorse au principe de responsabilité ultime des actionnaires.


Mathieu Perona - Directeur exécutif de l’Observatoire du Bien-être du Cepremap

Depuis 2020, l’Observatoire du bien-être du Cepremap publie, en complément de ses notes de conjoncture trimestrielles, un rapport annuel retraçant les évolutions du bien-être subjectif en France sur l’année écoulée. Nous présentons ici en avant-première les grandes lignes du premier chapitre de cet ouvrage. La perspective d’un retour à la normale en 2022 a volé en éclat avec l’invasion russe en Ukraine. Fin 2022, les grandes dimensions du bien-être subjectif retrouvent des niveaux similaires à ceux de la crise des Gilets jaunes. L’inflation, et surtout la peur que celle-ci s’installe dans la durée, joue un rôle central dans cette dégradation qui, contrairement à l’épisode des Gilets jaunes, ne fait pas apparaître de grande ligne de fracture. Face à un avenir menaçant, la tentation est plutôt de se replier sur le passé et sur l’intime. Les autres chapitres de notre rapport portent sur les représentations de la société française et de la mobilité sociale, sur les conséquences de la généralisation du télétravail et sur le lien entre bien-être et dérèglement climatique.


Sullivan Hué - Maître de conférences à Aix-Marseille School of Economics

Lauréat du prix de thèse monétaire, financière et bancaire 2021 de la Fondation Banque de France, et actuellement maître de conférences à Aix-Marseille School of Economics, Sullivan Hué présente dans ce billet les résultats de ses recherches menées sous la direction de Sessi Tokpavi et Elena Dumitrescu à l’Université d’Orléans (Laboratoire d’économie d’Orléans). Le chapitre de sa thèse présenté dans ce billet, issu d’un article co-écrit avec Elena Dumitrescu, Christophe Hurlin et Sessi Tokpavi et publié dans European Journal of Operational Research, s’intéresse à l’utilisation des algorithmes d’apprentissage automatique pour la notation de crédit. Il propose un modèle de notation de crédit original dont l’objectif est d’améliorer les performances prédictives du modèle de référence de notation de crédit, c’est-à-dire la régression logistique, à partir de techniques d’apprentissage automatique, tout en préservant l’interprétabilité intrinsèque du modèle traditionnel.


Billet collectif - Initialement publié sur VoxEU

L'invasion de l'Ukraine par la Russie a suscité une réaction rapide et vigoureuse des gouvernements de l'UE. Ce billet présente les résultats d’une enquête auprès d'étudiants européens visant à étudier l'impact de l'invasion sur les attitudes envers l'UE et l'Europe. Les résultats montrent que les attitudes pro-européennes se sont renforcées immédiatement après l'invasion. L’attachement pro-européen des sondés semble relativement plus important au niveau des pays, plutôt que de leur situation personnelle. L'invasion semble avoir rapproché les Européens, en les ralliant autour du drapeau européen.


Antoine Ferey - Maître de conférences en économie à l’Université Ludwig-Maximilians de Munich

Lauréat du Prix de thèse d’économie 2022 de l’AFSE (conjointement avec Stéphane Benveniste), Antoine Ferey présente dans ce billet des résultats de ses recherches menées lors de sa thèse à l’École Polytechnique (laboratoire du CREST—ENSAE). Le chapitre présenté s’intéresse aux interactions entre différents éléments du système socio-fiscal : les politiques redistributives et l’assurance chômage. Le résultat central est qu’il existe une condition d’efficacité (au sens de Pareto) reliant le barème des politiques redistributives et le barème de l’assurance chômage. En pratique, cette relation implique que les taux de remplacement de l’assurance chômage doivent décroitre avec le revenu. Une application empirique réalisée pour cette note montre que ces taux de remplacement ne sont pas suffisamment décroissants au sein du système socio-fiscal français. Il existe donc des gains d’efficacité à une meilleure coordination entre politiques redistributives et assurance chômage en France.


Stéphane Benveniste - Post-doctorant à l'INED, chercheur associé à Aix-Marseille School of Economics (AMSE), Institut National d'Études Démographiques (INED)

Lauréat du prix de thèse de l’AFSE 2022 (conjointement avec Antoine Ferey), Stéphane Benveniste présente dans ce billet quelques résultats extraits de sa thèse "Les Grandes Écoles au 20ᵉ siècle, le champ des élites françaises : reproduction sociale, dynasties, réseaux », réalisée sous la direction d'Alain Trannoy à Aix-Marseille Université. Grâce à l’exploitation statistique des patronymes sur plus d’un siècle, il mesure la surreprésentation croissante des Parisiens sur les bancs des très grandes écoles, la rémanence des familles d’ascendance aristocratique, ainsi que les taux d’admission fortement supérieurs des enfants de diplômés des grandes écoles. Les enfants des dirigeants politiques et économiques bénéficient d’un « double dividende » avec en outre de meilleures perspectives de carrières que leurs camarades de promotion.