Créé par l'AFSE en 2015, l'objectif de ce blog est de permettre aux économistes d'avoir des échanges autour des grands thèmes actuels. L’AFSE n’entend donner aucune approbation ni improbation aux opinions émises dans les différentes notes : ces opinions doivent être considérées comme propres à leurs auteurs.

 

Yohan Renard - Maître de conférences à l’Université d’Orléans – Laboratoire d’Économie d’Orléans (LÉO)

Lauréat d’une mention spéciale du prix de l’AFSE 2023 pour sa thèse intitulée ”Improving Child Health in Sub-Saharan Africa; Three Essays in Microeconometrics”, préparée et soutenue à l’Université Paris-Dauphine sous la direction de Marta Menéndez et d’Elodie Djemaï, Yohan Renard présente dans ce billet les résultats d’une étude microéconométrique de l’impact des retenues d’eau en Afrique subsaharienne sur la santé des enfants. Il montre que ces retenues d'eau ont un effet contrasté : si la malnutrition chronique chez les jeunes enfants recule aux alentours des retenues d'eau, le risque de transmission du paludisme s'y accroît et le risque de mortalité infantile y est plus élevé qu’ailleurs.


Léo Charles - Maître de conférences spécialiste d'histoire économique, Université Rennes 2

La mondialisation néolibérale semble aujourd’hui se transformer sous l’effet d’un renforcement des mesures protectionnistes, à l’image de l’Inflation Reduction Act américain adopté en 2022 ou des velléités européennes de relocalisation. Cependant, plus que de prophétiser un « retour » du protectionnisme, il s’agit de s’interroger sur la présence, ou non, d’un « moment » protectionniste, c’est-à-dire de l’existence d’un bloc social favorable à la protection du marché intérieur face aux méfaits du libre-échange, pilier du commerce international depuis les années 1970.


Christian de Perthuis - Professeur d’économie, fondateur de la chaire « Économie du climat », Université Paris Dauphine – PSL , Edouard Civel - Chercheur au Square Research Center et à la Chaire Economie du Climat, Université Paris Dauphine – PSL

Du fait de ses impacts croissants sur les sociétés, le réchauffement climatique s’est imposé au cœur du débat public. Si la majorité des citoyens n’a pas lu les rapports du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), les vagues de chaleur, l’intensification des tempêtes, la multiplication des évènements extrêmes se chargent de leur rappeler l’ampleur des dérèglements climatiques et l’urgence de l’action.


Hommage à Daniel Cohen

Pierre-Cyrille Hautcoeur - Professeur à PSE, directeur d'études EHESS

Pierre-Cyrille Hautcoeur, Président de l’AFSE, rend hommage à Daniel Cohen, Président de la Paris School of Economics, disparu le 20 août 2023.


Yannick Lucotte - Maître de conférences, Laboratoire d'Economie d'Orléans, Université d'Orléans , Florian Pradines-Jobet - Professeur associé, PSB Paris School of Business, Department of Economics

La poussée inflationniste actuelle au sein des économies industrialisées ravive les craintes de la formation d’une boucle prix-salaires, avec le risque d’engluer ces économies dans un régime d’inflation élevée et durable. Ce phénomène, précédemment observé au cours des décennies 1970-80 à la suite des chocs pétroliers, avait poussé un certain nombre de gouvernements à abandonner l’indexation automatique des salaires sur l’inflation. Ce fut notamment le cas de la France en 1983, le gouvernement socialiste de l’époque justifiant cette mesure par la nécessité de casser la boucle prix-salaires. Dans ce billet, basé sur les résultats de notre étude empirique récente (Lucotte & Pradines-Jobet, 2023), nous montrons que le risque de spirale inflationniste ne doit pas être négligé et que son intensité dépend des modes de négociation salariale en vigueur au sein des pays.


Florian Bonnet - Chargé de recherches à l’INED , Hippolyte d'Albis - Professeur à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne , Josselin Thuilliez - Directeur de recherches au CNRS, Centre d’Economie de la Sorbonne

Une étude inédite portant sur le lien entre inégalités de revenu et inégalités de mortalité au niveau départemental en France met en évidence le retournement vient de paraître. Alors que les départements les plus riches profitent aujourd’hui de taux de mortalité plus faibles à tous les âges que les départements les plus pauvres, les auteurs montrent que les départements les plus urbanisés (et aussi les plus riches) souffraient après la première guerre mondiale de taux de mortalité largement supérieurs à ceux des campagnes. Cette « pénalité urbaine » pourrait s’expliquer par les conditions de vie délétères dans lesquelles vivaient les populations des régions très fortement industrialisées à l’époque.


Laurent Ferrara - Professeur d’économie, Skema Business School, Chairman du CDCEF , Valérie Mignon - Professeur, Université Paris Nanterre, EconomiX-CNRS et CEPII

Créé en octobre 2020 par l’Association Française de Science Économique, le Comité de Datation des Cycles de l’Economie Française (CDCEF) a pour objectif d’identifier les points de retournement du cycle des affaires économiques (business cycle ou encore cycle classique) pour l’économie française et d’établir une chronologie historique, maintenue à jour. Ce billet se propose de rendre compte des origines, de la mise en œuvre et des avancées récentes du projet.


Johanna Deperi - Docteure en sciences économiques , Ludovic Dibiaggio - Professeur d’économie à Skema Business School , Mohamed Keita - Ingénieur d’études à Skema Business School , Lionel Nesta - Université Côte d’Azur CNRS-GREDEG, OFCE Sciences Po, SKEMA Business School

Perçue comme la promesse de machines « intelligentes », l’intelligence artificielle (IA) est annoncée comme la source de bouleversements industriels à la mesure des révolutions majeures du 20ème siècle. Ces enjeux justifient la multiplicité des politiques nationales et l’ampleur des investissements des principaux acteurs de l’IA. A la suite des Etats-Unis, l’ensemble des pays industrialisés et certains pays émergents, ainsi que les géants industriels se sont lancés dans des stratégies offensives annonçant des plans d’investissements considérables. En nous appuyant sur PATSTAT, la base de données unique et exhaustive en matière de brevets, nous présentons ici deux singularités de la France, tirées d’un Policy brief publié sur le site de l’OFCE.


Gabrielle M. Sagot - Chercheuse invitée à l’Université de Stockholm, élève à l’Ecole polytechnique

Une étude inédite sur les inventaires de thèses de doctorat en France met en évidence la sous-représentation persistante des femmes au sein de la recherche en économie depuis la fin des années 1980. Bien qu’il y ait eu une première dynamique de réduction des inégalités au tournant des années 1990-2000, la part de doctorantes en économie stagne autour de 35% depuis une vingtaine d’années et celle des directrices de thèse autour de 25 %. Même si le paysage de la direction de thèse évolue, les tendances récentes restent en faveur des hommes : le modèle dominant à un unique directeur se transforme en un mode dominant de co-direction dans lequel il y a systématiquement un homme. Cette surreprésentation des hommes transcende notamment les clivages orthodoxes et hétérodoxes.


Calum Robertson - La Rochelle Université, NUDD , Sylvain Dejean - La Rochelle Université, NUDD , Raphaël Suire - Nantes Université, LEMNA

Le développement des plateformes de mise en relation des propriétaires de logement avec des visiteurs de passage dont Airbnb est un exemple emblématique, a entraîné de vives controverses pour les villes les plus touristiques. Les autorités locales cherchent à réguler l’offre, afin de limiter des externalités négatives (spéculation, éviction des populations résidentes, nuisances sonores, etc). Dans ce billet, nous montrons comment la régulation de l’offre Airbnb dans l’agglomération bordelaise a réduit l’offre de nuitées, particulièrement dans les quartiers centraux, avec des effets indirects non désirés ayant découragé les offreurs qui pourtant respectent les règles et l’esprit de l’économie collaborative.