Créé par l'AFSE en 2015, l'objectif de ce blog est de permettre aux économistes d'avoir des échanges autour des grands thèmes actuels. L’AFSE n’entend donner aucune approbation ni improbation aux opinions émises dans les différentes notes : ces opinions doivent être considérées comme propres à leurs auteurs.

 

Stéphanie Peltier - Professeure en sciences économiques à La Rochelle Université et membre du laboratoire NUDD (usages du numérique pour le développement durable) et associé à l'IRCAV (Institut de recherche sur le cinéma et l'audiovisuel) de l'Université de Paris 3 , Sylvain Dejean - Maître de conférences en sciences économiques à La Rochelle Université et membre du laboratoire NUDD (Usages du numérique pour le développement durable) , Marianne Lumeau - Maîtresse de conférences en sciences économiques à l’université de Rennes 1 et membre du laboratoire CREM

Ce billet de blog synthétise les principaux résultats de notre article « Une analyse de la concentration de l’attention par les groupes médiatiques en France », publié récemment dans la Revue économique. Il analyse la part d’attention que les Français allouent aux différents groupes médiatiques, à partir d’une enquête diffusée auprès de 6 000 individus. Il montre que le marché des médias est concentré. Les quatre premiers groupes concentrent 47 % de l’attention des Français. Le groupe public (Radio France et France Télévisions) est de loin celui qui concentre le plus l’attention des consommateurs (19,8 %), sauf chez les plus jeunes pour qui Meta dispose du pouvoir médiatique le plus fort. Il souligne également que la fusion projetée entre les groupes TF1 et M6 aurait accru le niveau de concentration sur le marché sans remettre en cause la position de leader du groupe public ou de Meta.


Yannick Lucotte - Associate Professor at the University of Orléans & Research member of the Laboratoire d'Economie d'Orléans (LEO), affiliated Researcher at PSB Paris School of Business

Dans ce billet, Yannick Lucotte examine les conséquences spécifiques de l’adoption du paquet Omnibus en matière de reporting de durabilité pour le secteur bancaire, sur les tensions qu’elle crée dans l’accès à l’information extra-financière et sur la manière dont les établissements financiers doivent désormais organiser leur propre trajectoire dans un paysage moins lisible, mais non moins exigeant.


Aïmane Abdelsalam - Doctorant en économie (Université de Lille, Clersé) et affilié au LIEPP Sciences Po , Alexis Guillaume - Économiste - Institut Avant-garde, Docteur en économie de l’université Paris Dauphine - PSL , Anne-Laure Delatte - Directrice de Recherche au CNRS, professeur associée à l’université Paris Dauphine - PSL

En France, les dépenses fiscales et socio-fiscales représentent aujourd’hui l’équivalent de plus de 6 % du PIB, contre 2 % à la fin des années 1970. S’appuyant sur une base de données inédite couvrant plus de quarante ans, ce billet issu de notre article publié dans la Revue d’économie politique (Abdelsalam, Delatte, Guillaume, 2025) montre comment ces dispositifs sont devenus un pilier discret mais majeur de la politique économique française, en particulier au service des entreprises. Leur essor traduit une reconfiguration de l’action publique : l’État continue de redistribuer mais agit désormais de plus en plus comme un garant de la compétitivité.


Thomas Barnay - Professeur des universités en économie à l’Université Paris-Est Créteil, membre d’Erudite

La répartition des médecins libéraux sur le territoire français est devenue un enjeu majeur de politique publique. À mesure que s’accentuent les inégalités d’accès aux soins selon les zones géographiques, la question de la régulation de l’installation des médecins se pose dans le débat public : faut-il maintenir la liberté d’installation, au risque de creuser ces déséquilibres, ou faut-il introduire des contraintes, au risque de dénaturer l’exercice libéral ? Dans ce billet, Thomas Barnay reprend et actualise l’analyse développée dans un article publié par la Revue française des affaires sociales (n° 244/4, 2024), où il examine ce dilemme sous l’angle économique, et montre que la régulation, si elle est bien pensée, peut être économiquement justifiée et socialement nécessaire, à condition d’en coordonner les instruments.


Duncan Webb - Assistant Professor of Economics à Nova School of Economics and Business, à Lisbonne, Portugal

Lauréat d’une mention spéciale du Prix de thèse d’économie 2025 de l’AFSE, Duncan Webb présente dans ce billet les résultats du premier chapitre de sa thèse « Essays in Development Economics », rédigée sous la direction de Karen Macours et Suanna Oh, et soutenue à l’Université de Paris I Panthéon Sorbonne. Il se demande si la discrimination envers les personnes transgenres en Inde peut être réduite par différents types de communication, entre pairs ou via des autorités. L’auteur mène une expérience de terrain dans une zone urbaine, en comparant un groupe témoin, une discussion entre voisins et une information sur les droits légaux. Il montre que la communication horizontale réduit fortement la discrimination, effaçant en moyenne les comportements discriminatoires et produisant un effet 1,7 fois plus important que la communication top-down, grâce à l’influence réciproque exercée lors des discussions.


Ségal Le Guern Herry - Assistant-Professor à Aix-Marseille School of Economics

Lauréat d’une mention spéciale du Prix de thèse d’économie 2025 de l’AFSE, Ségal Le Guern Herry présente dans ce billet les résultats du premier chapitre de sa thèse « Essays on Behavioral Responses to Taxation », rédigée sous la direction de Gabriel Zucman et Jean-Marc Robin, et soutenue à Sciences Po Paris. Il s’intéresse à l’imposition des patrimoines et plus particulièrement à la manière dont l’impôt sur la fortune est susceptible de modifier l’allocation du patrimoine des ménages entre différents actifs. À partir du cas français, il se propose d’estimer l’élasticité croisée entre la richesse immobilière et financière afin de déterminer s’il est souhaitable de taxer l’immobilier différemment des actifs financiers.


Anaïs Fabre - Chercheuse post-doctorale à l’Institute for Fiscal Studies ; Assistant Professor of Economics, LMU Munich à partir d’octobre 2025

Lauréate du Prix de thèse d’économie 2025 de l’AFSE, Anaïs Fabre présente dans ce billet les résultats du premier chapitre de sa thèse « Essays on Higher Education Access and Econometrics », rédigée sous la direction de Thierry Magnac et Olivier de Groote et soutenue à l’École d’économie de Toulouse. Elle met en lumière l'importance de la géographie du système d'enseignement supérieur dans la formation des écarts de compétences sur les marchés du travail locaux. Elle montre que les obstacles à la mobilité étudiante, combinés à l'inégale répartition géographique des établissements d'enseignement supérieur en France, constituent un facteur clé des disparités de niveau d'éducation entre individus, et alimentent la concentration spatiale des compétences à travers les dynamiques migratoires.


Adrien Fabre - Chercheur au Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) et au Centre International de Recherche sur l’Environnement et le Développement (CIRED)

En juin, Séville accueillera la conférence des Nations unies sur le financement du développement. Cette conférence offre une occasion historique d’obtenir des ressources tant attendues pour le développement durable dans les pays du Sud. Or, de récentes études académiques révèlent que la majorité des citoyens sont favorables à des mesures mondiales de redistribution ou de lutte contre le changement climatique, même dans les pays à hauts revenus qui seraient mis à contribution. Ces résultats inédits pourraient contribuer à débloquer les négociations internationales sur les questions climatiques et fiscales.


Olivier Cardi - Professeur en sciences économiques et chercheur au CRED à l’Université Paris-Panthéon-Assas et chercheur associé au département d’économie de Lancaster University Management School au Royaume-Uni , Romain Restout - Professeur en sciences économiques à l’Université de Lorraine (Nancy) et chercheur au BETA

Ce billet présente les conclusions d’une étude récente, prochainement publiée dans le Journal of International Economics, qui s’intéresse à l’effet du changement technologique sur les heures travaillées. Nous montrons que l’impact négatif du changement technologique sur les heures travaillées a progressivement disparu au cours des 50 dernières années dans les pays de l’OCDE en raison d’une part croissante du changement technologique concentré sur un petit nombre de secteurs.


Raphaël Semet - Doctorant en économie, laboratoire EPEE, Université Évry Paris-Saclay

Pour atteindre les objectifs fixés par l’Union Européenne en matière de neutralité carbone, la France doit regarder au-delà des seules émissions industrielles et encourager les consommateurs à la sobriété énergétique. Connaître l’empreinte carbone des ménages, et surtout comprendre ses variations d’un ménage à l’autre, constitue un enjeu central pour engager une transition à la fois efficace et équitable. En croisant l’enquête Budget de famille 2017 avec un modèle entrées-sorties, ce billet dresse la distribution des émissions des ménages français. L’utilisation de modèles multivariés et de régressions quantiles révèle ensuite les écarts liés au revenu, aux caractéristiques socio-économiques et aux choix de consommation.