Ce billet a également été publié dans le cadre des Nocturnes 2022 des JECO.
Billet(s) publié(s)
Ecole d’économie d’Aix-Marseille, EHESS et Association française de sciences économiques (AFSE)
On l’oublie un peu vite, mais lors de l’élection présidentielle de 2012, l’enjeu de la soutenabilité de la dette publique était beaucoup plus prégnant qu’aujourd’hui. La crise des dettes publiques européennes battait son plein, avec la faillite de l’Etat grec. Cinq ans plus tard, la politique d’assouplissement quantitatif pratiquée par la Banque centrale européenne (BCE) sous l’autorité de Mario Draghi a fait merveille. En rachetant massivement des titres de dette publique aux banques européennes, elle a contribué à diminuer considérablement la charge de la dette. Selon la Cour des Comptes, 40 % de la réduction du déficit public sous le quinquennat Hollande ont été obtenus à travers une réduction du taux d’intérêt, exigée par les emprunteurs sur la dette française. Le ratio de dette publique « au sens de Maastricht » a même baissé au troisième trimestre 2016 par rapport au second trimestre et s’établit à 97,6 % du PIB de la France. Le danger d’un étouffement des finances publiques et de la croissance sous le poids de la dette est-il définitivement écarté pour autant ?
La période récente a été fertile en événements importants pour les économistes français, avec le succès phénoménal du livre de Thomas Piketty ‘Le capital au XXIème siècle’ et l’attribution du prix Nobel d’économie à Jean Tirole. En même temps, deux économistes qui ont marqué leurs contemporains, Edmond Malinvaud et Bernard Maris nous ont quittés. On ne peut passer sous silence que cette année a été marquée par la dure querelle sur la question de la création d’une nouvelle section avec par endroits une animosité qui, me semble-t-il, a dépassé les bornes du tolérable dans le débat de nature académique. L’AFSE qui se veut l’association de tous les économistes français s’est réjouie du succès du livre de Thomas Piketty et s’y est associée en lui attribuant le prix du meilleur livre d’économie, elle a félicité Jean Tirole et a relayé sur son site la recension de son œuvre par David Encoua parue dans la revue d’économie politique. Elle organise un hommage à Edmond Malinvaud au Congrès de Rennes et elle s’associe à l’hommage rendu par l’association Charles Gide à Bernard Maris toujours à ce même congrès. L’AFSE a fait connaître en son temps ses positions quant à la création d’une nouvelle section et elle a soumise aux ministres concernés des suggestions originales d’amélioration du fonctionnement du CNU. L’AFSE n’a pas jusqu’ici souhaité orchestrer ses positions au moyen d’une publicité tapageuse car elle ne pense pas qu’in fine ce soit dans le tohu-bohu médiatique que le chemin du dialogue et d’un certain dépassement des conflits puisse être trouvé.