Jérôme Creel, économiste, Sciences Po, OFCE, Paris, et ESCP Europe
Francesco Saraceno, économiste, Sciences Po, OFCE, Paris, et LUISS
Billet(s) publié(s)
Jérôme Creel, économiste, Sciences Po, OFCE, Paris, et ESCP Europe
Francesco Saraceno, économiste, Sciences Po, OFCE, Paris, et LUISS
Les débats sur les effets néfastes de la mondialisation ressurgissent périodiquement et notamment lors des campagnes électorales. La mondialisation apparaît bien souvent comme la cause de tous les maux de la France : terrorisme, chômage, désindustrialisation, décrochage dans les classements de toutes sortes, crises européennes, tout serait la faute de la mondialisation. C’est à la fois faux et vrai.
L’analyse du tissu productif français mène aux conclusions suivantes :
■ Le coût du travail. La France a un coût salarial horaire voisin de celui de l'Allemagne. Le problème de la France vient davantage d’un coût du travail nettement plus élevé dans les services marchands, ces derniers étant un intrant important des industries manufacturières. L'Espagne se distingue par son entrée dans une politique de modération salariale.
■ L'investissement productif. Le volume d’investissement n’est pas en cause. C’est bien la nature de l’investissement réalisé par les entreprises qui est questionnable. L’investissement des entreprises semble notamment trop orienté vers l’immobilier, du fait de prix élevés, et non vers la montée en gamme.
■ Le positionnement en gamme. La France fait des efforts de R&D significatifs mais plus faibles que les pays les plus innovants, comme l'Allemagne.
■ La destruction créatrice. Dans l'ensemble, la vision commune qui voit en France un déficit de création d'entreprises est fausse. La France peine pourtant à renouveler en profondeur l’appareil productif du fait d'un processus concurrentiel qui avantage les entreprises déjà en place.
Présentation du dispositif de l'OFCE sous forme d'une vidéo de Xavier Ragot, Président de l'OFCE, Eric Heyer, directeur du département Analyse et Prévision, Mathieu Plane, directeur adjoint