Flora Bellone
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Beaucoup de questions sur les conséquences économiques de la crise sanitaire du COVID 19, ainsi que sur les mesures de politiques économiques qui pourraient en limiter le coût humain et social, se posent actuellement. Dans cette tribune, construite sous la forme de questions/réponses, Flora Bellone, Professeure à l'Université Côté d'Azur, apporte des éléments de connaissances de manière simple et non technique. L’objectif est d’aider les citoyens non experts à appréhender les préconisations qui sont aujourd’hui faites par les économistes pour surmonter la crise du COVID 19. Sont également abordés les défis que cette crise inédite soulève pour la recherche en science économique.
La mondialisation a pris un tournant inédit depuis les années 1990 du fait de l’intensification massive du phénomène de fragmentation internationale des processus de production. Cette dernière pourrait remettre en cause l’idée-même que l’ouverture internationale induit systématiquement un gain net pour tous les pays. L’expérience de divers pays émergents au 19ème et au 20ème siècle souligne que, lorsque la mondialisation est nourrie par une baisse fortement asymétrique des coûts de transport des marchandises et des coûts de transferts d’information et des connaissances, il peut survenir conjointement une dynamique globale de divergence et des trajectoires isolées de miracle économique. La mondialisation à l’œuvre depuis les années 1990 s’appuie essentiellement sur la réduction des coûts de transfert du savoir-faire et des connaissances, et induit de ce fait une re-dispersion des activités industrielles vers les pays à bas salaires. Se pose alors pour les pays développés, qui voient la rente d’agglomération dont ils bénéficiant jusqu’alors s’éroder inexorablement, la délicate question des politiques publiques adéquates.