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La monnaie et les économistes : je t’aime moi non plus !

Monnaie libre, monnaie pleine, cryptomonnaie, monnaie hélicoptère, drone monétaire, monnaie moderne, monnaie positive, monnaie écologique, etc. de la monnaie comme s’il en pleuvait ces derniers temps dans les travaux des économistes. Ça n’a pas été toujours le cas, car, entre les économistes et la monnaie, c’est plutôt : "je t’aime, moi non plus". Article paru dans The Conversation le 3 mai 2020 et sur le blog du CEPII.

Quand Michel Foucault décrivait « l’étatisation du biologique »

La crise déclenchée par la pandémie de Covid-19 incite à relire les passages que Michel Foucault consacre aux concepts de biopouvoir et de biopolitique au milieu des années 1970. 

La nouveauté de cette crise tient à la façon dont se croisent le pouvoir politique traditionnel et les technologies de biopouvoir chargées de la santé. Le contrôle des comportements politiques et sociaux des individus – le pouvoir politique – s’y double d’un contrôle de la vie et de la santé de la population – le biopouvoir. Avec pour corollaire une modification des techniques de contrôle horizontal de la population – et donc de la rationalité gouvernementale elle-même. 

La statistique publique à l’épreuve de la crise sanitaire

Les dernières semaines ont montré que le besoin de statistiques ne s’effaçait pas avec la crise sanitaire, bien au contraire ; elles ont aussi montré que le système statistique public devait et pouvait réagir rapidement et faire face à de nouveaux enjeux. Il s’est agi d’abord de s’adapter aux conditions de télétravail et à l’impossibilité de maintenir certaines collectes d’informations. Il s’agit aussi de réaliser des analyses et productions nouvelles, pour éclairer en temps réel des questions aussi cruciales que le plongeon de l’économie et l’ampleur de la surmortalité. Il va s’agir, de plus en plus, d’assurer au maximum la comparabilité internationale des statistiques dans une période où chacun a dû s’adapter et innover, en fonction de conditions changeantes et souvent différentes d’un pays à l’autre. Je vais revenir sur ces trois défis, dans cet ordre.

Il faut beaucoup, beaucoup investir dans les comptes nationaux

Il n’y a pas de bonne macroéconomie sans de bons chiffres derrière, c’est-à-dire sans des comptes nationaux de qualité. Or, le cadre conceptuel des comptes nationaux a très peu changé depuis sa naissance dans les années 40. C’est sans doute la preuve qu’il tient incontestablement la route et que les concepts restent solides ; c’est hélas aussi l’indice d’un manque criant de R&D, tant du côté des instituts statistiques que des académiques. Le billet fait la revue des zones de progrès les plus prometteuses ou les plus nécessaires.