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Fallait-il faire l’Euro ?

La succession des crises depuis 2009 et leurs conséquences (décennie perdue dans l’Eurozone, divergence accrue entre Nord et Sud…) ont mis au jour les nombreuses failles économiques et institutionnelles caractérisant l’unification monétaire européenne. Pourtant, s’il est désormais entendu que l’Euro a été mal conçu, et mal mis en œuvre, c’est bien souvent au pire des difficultés que les solutions nécessaires à son maintien ont été élaborées et mises en œuvre. Cet apparent paradoxe renvoie à la nature profonde de la monnaie unique, à la finalité davantage politique qu’économique. L’attachement à l’Euro apparait ainsi aujourd’hui puissant, en dépit de difficultés qui devront bien finir par être corrigées en profondeur.

Une zone euro protectrice, interventionniste, social-démocrate : est-ce une bonne idée ?

Il paraît évident que le modèle économique de la zone euro évolue dans un sens différent de celui du modèle traditionnel du libéralisme (appelons ce modèle le « consensus ancien de Washington »), sans doute en réponse aux demandes des opinions. La zone euro devient plus protectrice (contre le dumping social ou environnemental, contre les acquisitions étrangères, contre les multinationales de l’Internet) ; elle souhaite avancer vers la coordination fiscale et sociale de ses pays (harmonisation fiscale, réduction des biais de compétitivité comme les travailleurs détachés) ; elle souhaite un supplément d’interventionnisme des Etats (investissements publics du Plan Juncker, proposition de budget de la zone euro, mise en place de projets communs d’investissement public) ; elle a mis la politique monétaire au service de la croissance. Certaines évolutions sont clairement favorables ; il faudrait se demander si d’autres ne peuvent pas nuire au dynamisme économique de la zone euro (s’il y a réduction de la concurrence, rôle accru des Etats dans les investissements, peut-être hausse de la pression fiscale).

Les Investissements Directs Etrangers, des avantages… et des inconvénients. Le cas du Royaume-Uni

Depuis les années 1980, le Royaume-Uni a fait de l’attraction d’investisseurs étrangers un élément clé de sa politique industrielle. À la différence de la France, le pays a laissé vendre la plupart de ses fleurons nationaux. C’est aujourd'hui le pays qui attire le plus d’investissements directs étrangers (IDE) en Europe. Ce billet souligne les effets ambigus de ces derniers au Royaume-Uni. Contrairement aux idées reçues, les IDE ont ralenti la désindustrialisation de l’économie britannique, notamment dans le secteur automobile, et contribué à sa montée en gamme. Néanmoins, les capitaux étrangers ne se répartissent pas de façon équitable entre secteurs et régions, aggravant de fait les inégalités spatiales. Dans le contexte du Brexit enfin, la forte dépendance du Royaume-Uni aux IDE n’est pas sans risque pour son économie.