Hippolyte d'Albis

Professeur à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
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Hippolyte d'Albis

Billet(s) publié(s)

Florian Bonnet - Chargé de recherches à l’INED , Hippolyte d'Albis - Professeur à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne , Josselin Thuilliez - Directeur de recherches au CNRS, Centre d’Economie de la Sorbonne

Une étude inédite portant sur le lien entre inégalités de revenu et inégalités de mortalité au niveau départemental en France met en évidence le retournement vient de paraître. Alors que les départements les plus riches profitent aujourd’hui de taux de mortalité plus faibles à tous les âges que les départements les plus pauvres, les auteurs montrent que les départements les plus urbanisés (et aussi les plus riches) souffraient après la première guerre mondiale de taux de mortalité largement supérieurs à ceux des campagnes. Cette « pénalité urbaine » pourrait s’expliquer par les conditions de vie délétères dans lesquelles vivaient les populations des régions très fortement industrialisées à l’époque.

Hippolyte d'Albis - Professeur à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne , Ekrame Boubtane - CERDI, Université d’Auvergne

En démographie, les équations sont généralement simples. C’est sympathique, attrayant mais cela masque trop souvent des calculs qui le sont rarement. Cette apparente simplicité confère un grand crédit aux démographes mais, malheureusement, réduit parfois l’esprit critique de leurs auditeurs.

La 22ème livraison de Insee Analyses, parue en octobre 2015, propose une « analyse des flux migratoires entre la France et l’étranger entre 2006 et 2013. » Plusieurs résultats concernant, en particulier, la comparaison des soldes migratoires des personnes nées en France et des personnes nées à l’étranger et l’évolution des départs à l’étranger des personnes nées en France ont été abondamment repris dans la presse. Certains commentateurs se sont félicités de ce que ces résultats « bousculaient les idées reçues » tandis que d’autres se sont fendu d’un très élégant « je l’avais bien dit. »  Dans ce qui suit, nous proposons une présentation critique des résultats du Insee Analyses n° 22. Si la décomposition des soldes migratoires en fonction des lieux de naissance des personnes est intéressante, il nous semble que les résultats concernant les flux de départ à l’étranger des personnes nées en France ne sont pas robustes.