Créé par l'AFSE en 2015, l'objectif de ce blog est de permettre aux économistes d'avoir des échanges autour des grands thèmes actuels. L’AFSE n’entend donner aucune approbation ni improbation aux opinions émises dans les différentes notes : ces opinions doivent être considérées comme propres à leurs auteurs.

 

COP21, prix du carbone, quoi de neuf ?

Katheline Schubert - Professeur d'économie, Paris School of Economics, Université Paris 1

Alors que s’annonce la COP21 (Paris 2015), le Carbon Pricing Panel, sous l’égide de la Banque Mondiale, du FMI et de l’OCDE, produit un texte parallèle signé par plusieurs chefs d’Etat et dirigeants de grandes entreprises de par le monde appelant à donner un prix au carbone[1].


Hippolyte d'Albis - Professeur à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne , Ekrame Boubtane - CERDI, Université d’Auvergne

En démographie, les équations sont généralement simples. C’est sympathique, attrayant mais cela masque trop souvent des calculs qui le sont rarement. Cette apparente simplicité confère un grand crédit aux démographes mais, malheureusement, réduit parfois l’esprit critique de leurs auditeurs.

La 22ème livraison de Insee Analyses, parue en octobre 2015, propose une « analyse des flux migratoires entre la France et l’étranger entre 2006 et 2013. » Plusieurs résultats concernant, en particulier, la comparaison des soldes migratoires des personnes nées en France et des personnes nées à l’étranger et l’évolution des départs à l’étranger des personnes nées en France ont été abondamment repris dans la presse. Certains commentateurs se sont félicités de ce que ces résultats « bousculaient les idées reçues » tandis que d’autres se sont fendu d’un très élégant « je l’avais bien dit. »  Dans ce qui suit, nous proposons une présentation critique des résultats du Insee Analyses n° 22. Si la décomposition des soldes migratoires en fonction des lieux de naissance des personnes est intéressante, il nous semble que les résultats concernant les flux de départ à l’étranger des personnes nées en France ne sont pas robustes.


Alain Ayong le kama - Professeur d’économie à l’Université de Paris Ouest, Nanterre – La Défense

Au-delà de la nécessaire efficacité des mesures qui seront retenues lors de la COP21 pour véritablement lutter contre le changement climatique,  chère à mes collègues économistes, il faudrait d’abord garantir un minimum d’acceptabilité de celles-ci par les différentes parties prenantes.

De mon point de vue, une des clés de cette acceptabilité, et donc de la « réussite » de la COP21, est le « traitement » qui sera réservé aux pays dits « vulnérables », et aux pays africains en particulier ; … si les mesures proposées ne vont pas dans le sens d’une réduction des injustices qu’ils subissent en matière de capacité d’adaptation au changement climatique, aucun accord ne pourra être obtenu.


Gilles rotillon - Professeur émérite de sciences économiques à l’université Paris Ouest

La COP 21 qui va se tenir à Paris à la fin de l’année aborde donc une nouvelle fois la question du changement climatique qui pour l’instant n’a toujours pas été réglée. Depuis qu’elle se pose, les émissions de gaz à effet de serre (GES) qui en sont responsables ont augmentées de 60% alors même que les différentes COP avaient leur réduction à leur ordre du jour. La difficulté principale vient du caractère extrêmement diffus de ces émissions. Si par bonheur il y avait un responsable identifiable, il serait sans doute beaucoup plus facile de prendre des mesures, comme par exemple avec le problème de l’ozone, réglé pour l’essentiel par le protocole de Montréal, avec l’interdiction des gaz (CFC) en cause. Mais dans ce cas, les producteurs étaient principalement au nombre de trois (les américains ICI et Du Pont de Nemours et l’européen Atochem) et ils avaient à leur disposition les substituts qui permettaient de continuer comme avant, tout en éliminant l’impact sur l’ozone.


Interactivité en amphi

Agnès Benassy-Quere - Professeur d’économie Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et Chef économiste à la Direction Générale du Trésor , Laurent Gensbittel - Ingénieur au Service des Usages Numériques, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

L’amphi est poussiéreux, le tableau trop petit, la salle surchauffée, les tables trop étroites, les bancs claquent, le micro siffle, la prof respire à peine, dans un nuage de craie. Depuis presque trois heures elle trace au tableau des graphiques incompréhensibles, encadre des formules, tente de les égayer avec une histoire lue le matin même dans le Financial Times. Peine perdue, les étudiants ont décroché dès le premier quart d’heure : un truc qu’ils n’ont pas compris dans les hypothèses ; un « acquis » des années précédentes pas si bien acquis ; une minute d’inattention au mauvais moment.


Faridah Djellal - Professeur à l'Université de Lille

L’année 2015 a été marquée par une modification majeure dans les modalités de recrutement des Professeurs. En effet, dans les disciplines juridiques, politiques, économiques et de gestion (section 1 à 6 du CNU), les MCF peuvent désormais être recrutés au titre d’un concours d’établissement prévu à l’article 46.1 du décret n°84-431 du 6 juin 1984 (cf. décret n°2014-997 du  2 septembre 2014). Cette voie de recrutement complète ainsi celles déjà existantes et prévues aux articles 46.3 (voie dite « longue » ou « normale ») et 46.4 (professionnels et directeurs de recherche sous certaines conditions,  professeurs étrangers ou ayant exercé un certain nombre d’années à l’étranger, MCF IUF…) du décret précité.

L’objet de cette courte note n’est pas de discuter le bien fondé de ce nouvel article 46.1, mais plutôt d’effectuer un premier bilan des types de recrutement effectués par les Universités à l’issue du changement de décret. 


Jean Marc Vittori - Editorialiste au quotidien «Les Echos»

Les économistes n’ont pas toujours peur de se brûler à la chaleur de l’actualité. Lors du Congrès de l’AFSE qui s’est tenu le 22 juin à Rennes, une table-ronde réunissait universitaires et professionnels du secteur pour débattre de la quatrième licence de téléphonie mobile… au moment précis où celle-ci risquait de disparaître. Altice, qui possède les opérateurs SFR et Numéricable, avait en effet confirmé quelques heures plus tôt son offre de rachat de Bouygues Telecom. Le numéro deux du marché aurait alors consolidé sa position en rachetant le numéro quatre.


Arnaud Simon - Enseignant-chercheur, Université Paris Dauphine, MeilleursAgents , Yasmine Essafi - Université Paris-Dauphine

La valorisation du parc immobilier résidentiel français a bénéficié entre 1995 et 2006 d’une plus-value de près de 4 000 milliards d’euros. Or, lorsque le papy-boom débute en 2005 les prix commencent à s’infléchir, et cela avant la crise dite « des subprimes ». Nous défendons l’idée d’une causalité directe entre l’envolée des prix résidentiels et la préparation de la retraite par les baby-boomers. Alors que l’on peut estimer le taux de propriétaires chez les retraités à près de 80%, pour une moyenne française à 58%, et que la majorité d’entre eux ne remboursent plus d’emprunt, la question d’une inégalité intergénérationnelle mérite d’être posée ; et plus particulièrement sur le logement. Un système de répartition de la richesse pensé pour trois générations co-existantes est-il viable lorsque l’on passe à quatre générations co-existantes ? Que penser d’une plus-value patrimoniale de 4 000 milliards d’euros alors que la dette de l’Etat français se monte à 2 000 milliards d’euros ? Déflation, austérité, « crise » ne seraient-ils pas des synonymes pour papy-boom ?


Etienne Wasmer - Professeur à Sciences Po

Ce billet revient sur les débats suscités par une note collective de l’auteur et de ses co-auteurs (Bonnet et alii. 2014) sur le Capital au XXIe siècle de Thomas Piketty. J’y résume ce débat suscité par les premières interprétations de l’ouvrage de Thomas Piketty, répond à certaines réactions à ce texte et développe des idées sur la fiscalité et les politiques économiques en lien avec notre analyse et d’autres travaux menés au cours de ces dernières années, avec l’accord de mes co-auteurs.  Je les remercie pour les longues et passionnantes discussions sur ce thème, ainsi que Robert Gary-Bobo, Alain Trannoy, Antoine d’Autume.


Résumé:
- Les femmes ont gagné en moyenne 500€ par mois de moins que les hommes sur la décennie passée (à pouvoir d’achat constant)
- Le taux de femmes inactives en âge de travailler est inférieur de 10 points à celui des hommes, même si ce taux tend à diminuer.
- Les inégalités de salaires se créent dans les 10 premières années après la fin des études.
- Ces inégalités s’expliquent en grande partie par des différences d’investissement en capital humain, une psychologie différente mais surtout une mobilité d’emploi spécifique très affectée par les naissances.- Ces inégalités s’expliquent en grande partie par des différences d’investissement en capital humain, une psychologie différente mais surtout une mobilité d’emploi spécifique très affectée par les naissances.