Le maintien de l’euro n’est pas synonyme de politiques néolibérales

Jérôme Creel, économiste, Sciences Po, OFCE, Paris, et ESCP Europe
Francesco Saraceno, économiste, Sciences Po, OFCE, Paris, et LUISS

En dépit de la rhétorique des célébrations du 60 ème anniversaire du Traité de Rome, l’Europe va mal. L’embellie récente de la croissance ne peut pas cacher une performance globalement décevante. Le PIB de la zone euro a atteint son niveau de 2008 au début de 2016. Les États-Unis y sont parvenus en 2011, et leur PIB est aujourd’hui 12 % plus élevé qu’en 2008. Est-il nécessaire de revenir sur l’histoire et sur la gestion calamiteuse de la crise : la narration qui mettait la dette souveraine au centre des préoccupations et qui a longuement négligé les vraies sources de la c rise : les divergences croissantes ; les politiques d’austérité et leur coût réel ; le refus d’accompagner l’austérité dans les pays de la périphérie par des politiques expansionnistes au centre, qui en auraient minimisé l’impact négatif, tout en soutenant l’activité dans la zone euro dans son ensemble ; enfin, la reconnaissance tardive du besoin d’intervention, avec une politique monétaire d’assouplissement quantitatif qui a commencé en Europe très en retard par rapport aux autres grands pays, et une relance budgétaire, le plan Juncker, elle aussi trop tardive et large ment insuffisante ?

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